INAUGURATION de la HALTE DE JOUR de la Cité GERMAIN NOUVEAU -16 octobre 2015

19/10/2015 | 5 459 vues

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Vendredi 16 octobre a eu lieu à Aix-en-Provence l’inauguration de la Halte de jour reprise par l’ACSC en juin 2015, en présence de Dominique Mazel, ancien président de la Halte, de Jean-Louis Loirat, président de l’ACSC, de Dominique Manière, DG ACSC, Philippe Gibaud, directeur territoire, Henri d’Herbès, président de la délégation du Secours Catholique d’Aix-en-Provence et d’Arles, Catherine Silvestre, adjointe au Maire d’Aix-en-Provence chargée des affaires sociales, des élus représentant le département et la région, de l’équipe et des résidents.

 

 

 

 

Discours du président de l’ACSC

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Intervention de Philippe Gibaud :

« Cette Halte existe depuis 30 ans et accueille toutes les personnes à la rue et plus globalement les personnes en situation de rupture.

Elle est portée en majorité par des bénévoles qui offrent leur temps et leur engagement au service des plus démunis, ainsi que par une équipe de salariés qui appuient l’intervention des bénévoles et apportent leur professionnalisme.

La Halte est ouverte tous les matins en semaine et certains après-midis avec des activités ciblées (sport, rendez-vous individuels par exemple). Certains dimanches les locaux sont ouverts dans le cadre de l’action des « Etoiles de Tous Jours » .

La Halte est intégrée dans le Pôle Humanitaire qui permet d’inscrire les personnes accueillies dans un parcours global de santé et d’approche de l’insertion.

Ce lieu propose des services variés :

  • Pour se restaurer en servant des repas (7000 petits-déjeuners et 6500 déjeuners, en 2014)
  • Laver son linge
  • Changer ses vêtements (avec la gestion d’un vestiaire)
  • Déposer ses bagages pour un temps
  • Recevoir du courrier (1429 personnes domiciliées)
  • Un service de douche porté par le SIAO
  • Ou passer un coup de fil…

Mais surtout : l’information, l’orientation, l’écoute, la bienveillance et l’inconditionnalité qui constitue la base commune de l’intervention des salariés et des bénévoles.

Ce lieu est un lieu riche… vivant au rythme des saisons, sujet aux humeurs des gens qui la côtoient…, des événements tristes ou joyeux, souvent conviviaux mais parfois tendus, reflétant la violence de la vie à la rue et de l’injustice sociale que celle-ci génère.

Richesse aussi des professionnels qui veillent au bon déroulement des temps collectifs et qui sont le fil rouge de cet espace.

Richesse de la part de la quarantaine de bénévoles qui se relaient pour assurer la bonne marche de la Halte et qui sont les piliers fondateurs de l’activité. »

Intervention de Dominique Mazel :

« Je vais, rapidement, témoigner, au nom de tous ceux qui ont travaillé et partagé, ce qui constitue l’histoire, l’espérance et la vie de ce lieu.

Je n’apprendrai à personne que, si depuis 2008 nous sommes installés ici, la HALTE est dans sa 30ème année ; cette longévité est un témoignage de l’attachement de tous ses acteurs à ce lieu.

En effet à l’appel de zonards, routards (qui ont souhaité qu’existe un partage moral et matériel avec des bourgeois) un certain nombre de personnes membres d’associations caritatives se sont mobilisées pour créer un lieu d’accueil de jour. Dès l’origine l’objectif est accueillir sans conditions, en plus du sdf clochard, le zonard, le routard, la personne à la limite de la légalité, le sans logement, le résident d’une structure temporaire d’accueil, puis l’ancien gars de la rue, afin qu’il trouve un lieu d’accueil, une aide matérielle, une écoute. C’est ainsi qu’a commencé la grande aventure. Parce que c’est une aventure, une histoire singulière que celle des lieux successifs de l’accueil Germain Nouveau :

Avant la halte, à l’initiative de fraternités franciscaines depuis 1982, un lieu d’accueil (situé dans les locaux d’une église du centre-ville) permettait qu’existe un lieu chaleureux autour du café et de biscuits pour les gens de la rue. Puis, à partir d’un ermitage, des gars de la rue vont offrir un plat chaud sur le trottoir rejoignant les grands exclus chez eux (Coluche est même venu les soutenir).

C’est en 1985, rue des Chartreux, que naît le prototype de l’accueil Germain Nouveau, sur un terrain vague (ex patronage catholique) dans une minuscule maison mal fermée : un lieu ouvert et où tout se partageait du meilleur au pire.

Puis en 1986, ce fut notre installation rue Villevieille, dans un petit appartement promis à la démolition avec des pièces affectées à des fonctions (cuisine, salle à manger, salle d’accueil et même des toilettes).

Ensuite, au printemps 1992, encore plus grand , dans une usine désaffectée (ex usine Thomson) promise aussi à la démolition (s’ajoutent aux services offerts : des douches, un vestiaire et un grand local où s’installera un atelier artistique de réinsertion) ; et cette fois nous sommes dans un bâtiment qui accueille de nombreux services (SAO, logement, Médecins du Monde).

Ensuite la ville imagine et crée, en 1998, une Maison de la solidarité dans un ancien hôpital ; nous disposons enfin d’un vaste local, remis en état avec notre accord. Cette expérience nous conduit à pérenniser un poste d’agent d’accueil (pour le courrier nous sommes association domiciliataire) et d’un éducateur pour le lien avec les usagers et entre usagers et bénévoles … parce que depuis le début il y a des bénévoles qui par roulement viennent offrir de leur temps pour des services, une écoute, un partage de vie.

Enfin en 2008, rue Diouloufet dans un ensemble (le Pôle Humanitaire) un bâtiment neuf est mis à notre disposition pour tous les services.

Toute cette histoire est aussi le fruit d’un long travail en confiance avec les associations fondatrices, avec les autorités publiques conscientes du service rendu, le fruit du dévouement des équipes de bénévoles et des équipes de salariés.

Cette histoire rencontre en 2011-12 une difficulté importante : comme nous ne trouvions pas de bénévole désireux de s’investir dans la présidence de l’association, nous avons rédigé une feuille de route afin de préciser dans quel cadre nous discuterions d’éventuels repreneurs. Cet appel a été entendu et le Secours catholique a, en juin 2014, suscité une rencontre avec l’ACSC.

Après une année de travail l’AG extraordinaire de GN a le 19 juin 2015 voté la fusion-absorption de la Halte GN par l’ACSC et … Germain Nouveau est maintenant le nom de la Cité sud-est de l’ACSC !

Nous ne sommes pas peu fiers de ce que l’ACSC ait identifié et reconnu la spécificité de notre Halte ; de ce que l’ACSC ait identifié et reconnu la place des bénévoles qui en font le caractère propre : UN LIEU QUI PERMET DE VIVRE A COTE DE L’AUTRE EN CHERCHANT DES ACCOMODEMENTS RAISONNABLES ; EN RESPECTANT CHACUN, EN LAISSANT A CHACUN UN ESPACE, A L’INTERIEUR D’UN CADRE COMMUN ! »