Les logements modulaires à Montreuil

6/07/2013 | 802 vues

L’ACSC s’est fortement mobilisée en 2012 pour accueillir les populations Roms, avec :

-L’ouverture d’un Service d’Accueil et d’Hébergement d’Urgence (SAHU) à Bobigny pour 34 familles.
-La création en octobre 2012 de 11 logements pour 11 familles issues du SAHU de Montreuil, avec l’Office Public de l’Habitat Montreuillois.
-La construction en juin 2013 de 11 logements modulaires à Montreuil pour des familles.

A Montreuil, les populations Roms représentent 1% de la population (600 Roms pour 105 000 habitants).

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Les familles, logeant dans les logements modulaires, ont des ressources, donc des revenus par le travail et leurs enfants sont scolarisés. Ces populations qui viennent de la MOUS (Maîtrise d’Oeuvre Urbaine et Sociale) Roms de Montreuil sont, en effet, maintenant insérées dans la société ; le taux d’assiduité des enfants scolarisés est de 85%, le même que celui des autres enfants montreuillois.

Le logement de ces familles Roms s’inscrit dans la politique de l’ACSC avec le Logement d’Abord, l’objectif étant d’accompagner les personnes vers du logement social.

M. Claude Reznic, Adjoint à la Maire de Montreuil, délégué aux populations migrantes et à la Coordination Internationale, raconte l’intégration des populations Roms dans sa ville :

« Les logements modulaires nous ont permis de reloger dans l’urgence des familles qui vivaient dans des squats. Ces dispositifs ont dans un premier temps répondu à des critères d’urgence. Maintenant les 11 familles qui y vivent sont complètement intégrées au quartier, elles travaillent et leurs enfants vont à l’école. En revanche ce qui est certain c’est que nous manquons toujours de place et de logements. Les logements modulaires sont une passerelle vers le logement social. En soi ils permettent un accompagnement de qualité et de mixité vers le logement ; ce que nous nous efforçons de continuer à construire ensemble avec la Cité Myriam. »

Mickaëlle Malet, coordinatrice SAHU à la Cité Myriam, est moins modérée :

« On a dû intervenir un jour sur les modulaires suite à un différent familial entre deux familles. Une entreprise située juste en face des logements avait téléphoné à la police qui est arrivée sur les lieux après notre intervention. Le directeur adjoint ainsi que sa secrétaire sont venus afin d’expliquer la situation. Nous étions là avec la police. Des mots tels que « ces gens-là devraient avoir un comportement humain… ils ne savent pas vivre en société… il y a du bruit tout le temps… c’est sale… containers… » ont été employés de manière assez virulente. Je pense que c’est ce type de racisme ordinaire et latent qu’il faut faire remonter et dont les premières victimes sont les familles Roms. »

Les familles Roms rencontrées justement, comme Dora, la cinquantaine, qui vit dans un T3 d’environ 45 m2 comprenant un living-room, deux chambres et une salle d’eau, raconte :

« Je viens de Alba, au Nord de Bucarest. Je suis arrivée en 2004 avec mon mari et suis allée chercher mes enfants plus tard car au début je n’avais pas de travail et un visa pour 3 mois seulement. On était sous des tentes et ensuite on s’est retrouvés dans un squat car on a été expulsés de la tente en octobre 2007. Les voisins du quartier nous ont beaucoup aidés, c’est grâce à une voisine si mes enfants ont pu aller à l’école du quartier. Au début je travaillais dans la ferraille, maintenant mon mari et moi on fait des ménages.

En Roumanie je travaillais dans l’agriculture mais seulement l’été car l’hiver il fait -30, -40 degrés on ne peut pas travailler. Aujourd’hui ça me fait drôle d’être dans ces logements, ça me repose je suis fatiguée, même si j’aimais bien la vie en communauté, finalement c’est comme si c’était comme avant, comme en Roumanie, sauf qu’ici on peut travailler et vivre. »

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L’Association des Cités du Secours Catholique fait partie du Collectif des Associations Unies, qui regroupe 33 associations, dont le rôle est d’interpeller les pouvoirs publics et de travailler à changer le regard sur les populations Roms.

A l’initiative du président et de la Directrice Générale de l’ACSC, un groupe de travail s’est constitué au sein de l’association afin de réfléchir aux actions futures concernant ces populations.